La castration des énergies

Publié le 26 Mars 2021

Eliane : Maman, te rends-tu compte des mots que tu emploies ?

Myriam : Quels mots ?

Eliane : Bah, ça là, ton titre.

Tout en scrutant sa mère du regard, elle se met à faire des gestes dans son entre-jambe tout en pointant leur chat castré.

Myriam : Tu veux parler de "castration" ?

Eliane : Bah oui !

Myriam : Et ?

Eliane : Ca n'a aucun sens. Tata Flo, je te la laisse…

Sur ces mots, elle sort de la cuisine et ferme la porte plus vite qu'un lapin.

Tata Flo : Entre toi et ta fille, c'est….

Myriam : C'est rien du tout. Et puis, elle a raison d'exprimer son incompréhension.

Tata Flo : A vrai dire, moi non plus je ne vois pas où tu veux en venir.

Myriam : Pas étonnant. Tu es toujours aussi naïve. Il faut dire qu'il faut être touché par la vie pour comprendre la vraie signification des mots. 

Tata Flo : Attends, de quel mot parles-tu ? Parce que là j'en vois deux. Alors parles-tu de "castration" ou "des énergies" ?

Myriam : Est-ce que tu comprends ce qu'ils veulent dire au moins ?

Tata Flo : Je crois bien oui. A moins que ma naïveté ne me fasse pas m'arrêter au premier sens. 

Myriam : Premier sens ? Castration veut dire castration, et dans tous les sens du terme. 

Tata Flo : Donc, si je comprends bien, il n'y a pas de sens caché derrière l'emploi que tu en fais ici ?

Myriam : Absolument pas.

Tata Flo : Très bien. Et maintenant, qu'est-ce tu entends par "castration des énergies" ?

Myriam : L'énergie, c'est ce qu'il y a en chacun de nous et qui nous permet d'agir, de bouger, de créer, bref de vivre tout simplement, vois-tu ? Alors que devient-on lorsque nous ne pouvons plus agir, bouger ou créer ?

Tata Flo : Tu veux dire que l'on est castré lorsque nous sommes dans l'impossibilité d'agir ?

Myriam : Ca dépend. On peut être dans l'impossibilité d'agir pour mille et une raisons et de manière ponctuelle. Mais quand cela se reproduit sans cesse au point de rendre notre existence insupportable, cela devient de la castration. Tu comprends maintenant ?

Tata Flo : Je vois. Et comme on ne s'impose pas à soi-même cette castration, j'imagine qu'elle doit venir de quelque part, enfin de quelqu'un, c'est bien ça ?

Myriam : Il y a des gens sur cette Terre dont on croirait que leur mission est d'empêcher les autres d'exister. Tu n'as jamais croisé leur chemin, toi ?

Tata Flo : Tu sais, moi, je tombe, je me relève. Je tombe encore et je me relève toujours. Je me laisse rarement abattre.

Myriam : Bravo, dame courage. Et tu ne t'ai jamais demandé pourquoi est-ce ainsi ?

Tata Flo : A vrai dire, non. Et puis, tu vois, je prie énormément et surtout je m'en remets à Dieu. 

Myriam : Hum, figure toi que c'est ce que je fais aussi. Je prie le Coran. Je prie la Bible. J'invoque les ancêtres. Bref, je me suis battue et débattue pour rester debout. Et sans doute que toutes ces sources m'ont entendue, puis que je suis toujours en vie.

Des pas se font entendre au couloir et Tata Flo fait signe à sa sœur d'arrêter la conversation. Mais Myriam fait mine de ne pas l'écouter. Eliane entre dans la salle. 

Eliane : Maman, vraiment tu saoules avec tes histoires de sorcellerie et d'envoûtement ! 

Myriam : Tu sais, si on m'avait ouvert les yeux sur ces pratiques, je n'en serais pas là à recommencer éternellement les choses. Néanmoins, je suis tellement reconnaissante envers mes parents pour les valeurs qui sont miennes aujourd'hui même si je reconnais que parfois, elles me mettent en décalage avec certaines réalités de la vie. 

Tata Flo : Maman a raison. Je comprends que ça te déplaise d'entendre cela mais ces choses existent réellement et le fait de le savoir permet d'en être consciente et de faire attention à soi. Tu vas peut-être te mettre à me détester aussi mais je vais te raconter l'histoire d'une copine qui a vécu ça pendant des années. En fait, à chaque fois qu'il y avait quelque chose de bien qui se passait dans sa vie, elle avait toujours des furoncles qui apparaissaient sur le corps.

Myriam : Les yeux écarquillés, vraiment ?

Tata Flo : Ah oui, au point où elle avait des marques d'incision partout sur le corps, parce qu'il fallait tout le temps des interventions pour retirer le pus. 

Eliane :  En même temps, je me demande bien si ces furoncles ne seraient simplement pas provoqués par des allergies. Après tout, avec tout ce que vous mangez !

Myriam : Eliane, du calme. Comment va-t-elle maintenant ? 

Tata Flo : Mieux. Sa mère s'est levée et finalement elle a découvert que c'était un de ses oncles paternels qui était sur son dos. Pour lui, elle ne doit jamais être heureuse. Il semblerait que c'est pour ça qu'à chaque fois qu'elle manifestait de la joie, le lendemain, elle avait ces furoncles qui apparaissaient à un endroit précis du corps.

Eliane : Elle ne peut pas s'éloigner de cet individu?

Tata Flo : Ma fille, cette personne se trouve en Afrique, à 5000 kilomètres d'ici.

Eliane : Hein ? Et il arrive à savoir tout ce qu'il se passe dans sa vie ? 

Tata Flo : Miroir magique ? Ou peut-être détient-il des pouvoirs ?

Myriam : Eh bien, vous voyez ? On vous enlève le droit de jouir de la vie. C'est pathétique. Ca correspond tout à fait à la description de la magie noire ou de l'envoûtement que j'ai trouvée sur la chaîne YouTube d'une personne qui s'appelle Gwenda Soler :

"La magie noire et l'envoûtement sont des procédés occultes destinés à nuire à une personne pour la faire souffrir, ralentir son évolution, la rendre malheureuse, bloquer sa chance, voire la faire mourir".

Elle explique ensuite que "les attaques de magie noire sont répétitives. Elles sont le fait d'une ou de plusieurs personnes qui envoient de la magie noire à une personne donnée"

Quand à l'envoûtement, elle le définit comme "un protocole qui met sous une voûte donc sous cloche, quelque chose qui isole". C'est à dire que la personne envoûtée "va être isolée des énergies de l'univers et donc de ses énergies à elle donc elle va être comme enfermée". 

Tata Flo : Eh bien, bientôt tu vas devenir spécialiste des questions occultes.

Myriam : Je n'en ai pas du tout l'intention. J'essaie de comprendre. Ces pratiques font beaucoup de dégâts dans les familles et par ricochet dans la société toute entière. Malgré ça, nombreux sont ceux qui n'y accordent pas d'intérêt alors même que l'on devrait les combattre avec autant d'énergie que pour les sectes.

Tata Flo : En effet, mise sous cloche, isolement, enfermement, voilà qui donne tout sens au mot "castration."

Eliane : Pourquoi empêcher l'autre d'être heureux, de profiter de la vie ou de sa réussite alors qu'il suffirait juste de prendre exemple sur ceux qui réussissent pour progresser au lieu de vouloir les anéantir ? 

Tata Flo : Jalousie ? Perfidie ? Désir d'établir un contrôle sur l'autre ou de garder une emprise sur lui?  En tout cas, personnellement, j'ai remarqué que l'Africain a du mal à accepter le bonheur de l'autre. Et, généralement, ça commence d'abord au sein la famille. Ensuite les autres viennent s'y greffer.

Eliane : Quoi ? au sein d'une famille ?

Tata Flo : Absolument. Cela te paraîtra étrange mais il arrive qu'une mère s'en prenne à son propre enfant, voire des frères et sœurs qui se font des crasses pour des broutilles.

Eliane : Mais c'est du grand n'importe quoi. Enfin, ici aussi les faits divers témoignent quotidiennement des atrocités commises au sein des familles. Si les formes diffèrent ça reste néanmoins aussi dramatique. Et la violence conjugale en est une preuve. 

Tata Flo : Finalement, que faut-il faire pour que les humains cessent de se malmener ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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