A vouloir trop jouer avec le feu, on finit par se brûler les doigts.

Trois amis, Robby, Yacouba et Sanya se retrouvent après le travail pour déjeuner mais les choses ne se déroulent pas comme prévu et ils se retrouvent à gérer une situation hors du commun.

Robby : Avez-vous entendu la dernière?

Sanya : Quoi encore? Laisse nous manger tranquillement.

Yacouba : S'il te plaît, ne me coupe pas l'appétit avec les nouvelles de ce pays qui sont rarement bonnes.

Robby : En effet, mais celle-là va vous intéresser; Euh! Plutôt nous intéresser. Et puis, "s'il te plaît, s'il te plaît", tu ne vas pas t'y mettre toi aussi. Depuis que le Boss a utilisé cette formule, vous allez maintenant nous la mettre à toutes les sauces!

Yacouba : Je ne vois pas très bien où tu veux en venir et comme tu insistes, vas-y parles. On t'écoute.

Robby : Avez-vous suivi le discours du Boss sur la corruption?

Sanya : Tu veux parler du discours de ce matin?

Robby : Oui. Qu'en penses-tu? Tu ne me sembles pas inquiet.

Sanya : Rien à cirer. C'est comme d'hab, de toute façon. Et, personnellement, je suis sous haute protection.

Robby : Yacouba, qu'est-ce que tu en penses, toi?

Yacouba : Tu veux mon avis? Je pense pareil. Honnêtement, qui va l'écouter, surtout s'il se met à supplier ses administrés.

Robby : Prudence. Ca sent le piège. A votre place, je me méfierai. Vous savez combien le personnage est imprévisible. Il n'est pas du genre à amadouer ses collaborateurs, pas plus qu'il ne lésinera pas sur les moyens pour réprimer le premier qui sera pris la main dans le sac.

Sanya : Cesse de t'inquiéter. je t'ai déjà dit que je suis protégé contre toutes ces choses. D'ailleurs, je peux te donner le contact de mon type si tu le souhaite. Il est réputé pour son efficacité et sa rapidité.

Yacouba : Ouh la! Doucement. Ton type là? la dernière fois que tu m'as envoyé chez lui, il m'a réclamé 1 000 000 fcfa pour faire le travail.

Sanya : Toi aussi, ne me dis pas que tu es à 1 000 000 près. Et surtout, si c'est pour t'éviter les tracas! De toute façon, chacun fait comme il veut.

Le téléphone de Robby se met à vibrer. Il s'excuse et s'éloigne pour répondre.

Aline : Papa, c'est moi. C'est maman qui m'a demandé de t'appeler. Ne rentre pas à la maison. Il y a des militaires tout autour de la maison et certains sont en train d'effectuer des fouilles à l'intérieur.

Elle raccroche et il revient vers ses amis.

Yacouba : Qu'est-ce qu'il y a? Pourquoi cette tête? Encore des soucis avec Jeanine?

Robby : Non non. Des problèmes mon frère. Ca chauffe à la maison. Il y a des fouilles chez moi avec des militaires tout autour.

Yacouba : Merde alors! Qu'est-ce que tu vas faire?

Robby : Nuance, qu'est-ce qu'on va faire? Parce que croyez-moi, si je suis pris, vous n'y échapperez pas. Pour l'instant, je ne sais pas quoi faire. Prendre un taxi et descendre chez Claire. C'est un peu excentré. J'y serai à l'abri.

Sanya : Surtout pas. C'est la pire des choses à faire. Ils ne mettront pas long à te trouver. 

Yacouba : Que proposes-tu?

Sanya : C'est plus que jamais le moment de solliciter les services de mon type. Il t'hébergera le temps d'y voir clair. En plus, il pourra commencer le travail de protection et peut même trouver des gens qui t'aideront à t'éloigner s'il le faut.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Il appelle son chauffeur et lui demande de préparer le véhicule pour une mission d'urgence. Il fait comprendre au magasinier de charger deux sacs dans le coffre.